Constats des problèmes majeurs liés aux grands groupements humains.

Constats des problèmes majeurs liés aux grands groupements humains.

Pour aller plus loin : voici  un article tiré de Wikipédia sur les constats des problèmes majeurs liés aux grands groupements humains selon Léopold Kohr.

Nos groupes humains sont trop gros et denses, et c'est la principale cause de nos problèmes majeurs.

Nos dirigeants sont trop loin du terrain pour percevoir directement donc connaître attentes et besoins, et planifient de moins en moins correctement car comprennent de moins en moins. Ils doivent se contenter de rassurer et de réagir.

Les dirigeants honnêtes sont courtisés par des lobbies d'entreprises, qui prétendent les informer mais parsèment leurs messages de mensonges. Le citoyen-type (membre de la "société civile") n'est pas aussi efficacement représenté parce que sa formation (donc son mode de communication) ressemble moins à celle du dirigeant-type que celle d'un lobbyiste, qui de surcroît y consacre, lui, le gros de son énergie. De plus plusieurs groupes de citoyens n'exprimeront pas un unique message cohérent (cette incapacité même conduit aux oscillations de l'opinion qui offre un alibi aux politiques souhaitant imposer leurs vues), sans même évoquer l'astroturfing. Les lobbies, eux, s'entendent afin de formuler des thèses autant que faire se peut compatibles et de se soutenir mutuellement.

Les dirigeants sont d'autant plus tentés d'abuser que leurs pouvoirs et moyens sont énormes (donc que leurs gains seront élevés), qu'il est difficile de les sélectionner puis surveiller (car les citoyens sont loin), et qu'ils ne connaissent pas personnellement leurs victimes. Avez-vous constaté qu'à de rares exception près nous sommes (hors mauvaise humeur passagère) a priori bien disposés vis-à-vis de ceux, même inconnus, avec lesquels nous avons un contact direct, tandis qu'au contraire aider des anonymes vivant au loin nous est plus difficile? Lorsque vous avez rencontré une difficulté urgente (par exemple dans la rue), avez-vous remarqué que des inconnus acceptèrent de vous aider, voire le firent spontanément? Vous-même, lorsque vous avez constaté que quelqu'un est en difficulté, avez-vous plutôt détourné le regard ou bien tenté d'assister? Sur l'autre volet les difficultés de nos associations aidant des pauvres de pays lointains sont connues. Ce n'est pas méchanceté, plutôt "charité bien ordonnée". C'est aussi ce qui explique qu'un dirigeant au loin sera plus tenté de négliger sa mission (la barrière psychologique interdisant d'escroquer des millions d'électeurs inconnus est moins haute que celle qui interdit de voler un voisin).

Pour la même raison de la "solidarité" est à présent contrainte, car à défaut trop s'y soustrairaient. Si chacun pouvait décider de payer des cotisations sociales combien le feraient? Probablement peu, c'est pourquoi elles sont obligatoires. La véritable solidarité est librement décidée, on ne peut y contraindre. Contraindre à être solidaire est aussi absurde que contraindre à être amoureux. Une contrainte ne produit ni solidarité ni amour, et tout au contraire divise.

Plus le pouvoir central est puissant, plus les citoyens en sont dépendants et moins ils sont solidaires entre eux, ce qui augmente constamment sa puissance puisqu'il se pose en arbitre et garant. Nos sociétés géantes sont rendues "harmonieuses" en conjuguant endoctrinement, délégation-abandon et coercition.

Ces effets de la centralisation et de la bureaucratie, rendues nécessaires par le gigantisme, sont de plus en plus néfastes.

De surcroît lorsqu'un haut dirigeant d'aujourd'hui prend une décision elle s'applique à une multitude sur un vaste territoire, donc si elle est mauvaise son impact est colossal. Des décisions locales, aux effets nécessairement circonscrits, sont moins dangereuses. Si elles portent leurs fruits les groupes voisins le constatent et s'en inspirent, puis elles se diffusent avec une latence aux effets similaires à ceux du principe de précaution.

De la même façon beaucoup d'humains n'apprécient pas d'être un rouage dans une immense machine. L'industrialisation améliore notre confort matériel au prix d'un gâchis colossal car une fraction sans cesse plus élevée de ce qui est produit est peu justifiable (dénombrez vos objets inutiles), or cette surproduction implique aujourd'hui bureaucratie, surexploitation des ressources, surcroît de pollution... et cela ne nous rend d'autant moins heureux que, pour ce faire, il faut "rationaliser" donc faire de nous autant de rouages.

Le rendement augmente avec la taille de l'unité de production, toutefois bénéficier du gros des gains de l'effet d'échelle n'implique pas de grand regroupement ni de centralisation jacobine, car des accords ponctuels entre petits groupes chacun autonome suffisent. Plusieurs groupes peuvent ainsi mener projet commun afin de construire puis maintenir ici un grand projet d'infrastructure.

L'émergence (ou ré-émergence) de ces petits groupes chacun autonome sera catalysée par le scepticisme ambiant, faisant que chacun se défie de plus en plus de tout ce qui lui semble lointain, institutions comprises. L'avènement du deepfake, rendant de plus en plus difficile de distinguer le vrai du faux, conduit rapidement les plus jeunes à ne croire que certains de leurs proches.

Par ailleurs cette façon de structurer une société humaine améliorerait la capacité de chacun à vivre selon ses convictions (si nécessaire en rejoignant un groupe plus adéquat).

Le cohésion transversale entre les groupes découlerait de leurs interactions (projets communs, pactes/alliances de protection mutuelle, exogamie, transfuges, pression des groupes neutres sur les agresseurs...)

Ces groupes auront ainsi tout intérêt à s'entendre, donc de la même façon des pactes établis entre eux les solidariseraient face à un agresseur.

http://fr.discu.org/.../soci%C3%A9t%C3%A9_%C3%A0_l%27%C3...

mp2017

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