De l'anarchisme à l'anarkia:
"Sous un grand nombre de formes l'anarchisme a cherché à construire une société libre sans classes ni états, sans patries ni frontières. Il a cherché la liberté, l'égalité, la solidarité et la sécurité entre tous sans lois ni pouvoir, ni police, ni juges, ni prisons. Mais il n'a que rarement, brièvement et très localement atteint ce but, parce que son objectif n'a été que moral, social et matériel et n'a pas pu surmonter la disproportion des forces, la force des pouvoirs étant toujours plus élevée. L'anarchisme a oublié la force du spirituel, qui est le propre de l'humain.
Il est faux de dire que l'anarchisme n'est qu'une pagaille destructrice ; il a eu ses stratégies décidées égalitairement, participativement et consensuellement, mais qui ont toujours manqué de puissance et qui n'ont fait qu'étincelles dans des actions inachevées sans jamais allumer le seul Feu (Rév d'Arès xLi/5-7) qui puisse prendre.
Aucune des formes de l'anarchisme rationaliste n'a d'avenir.
La pénitence, donc l'anarkia, ne peut bien fonctionner que dans des petites unités humaines sans chef ni dominateur, pour les tâches publiques desquelles sont désignés d'une façon ou d'une autre des gérants sans pouvoirs politiques et révocables à tout moment. Or, ce principe n'est réalisable que si sont soudés par l'amour les liens humains jusqu'à présent soudés par la loi. ...."
Extrait de l'entrée 207 du blog de Michel Potay.

Pourquoi vivre sans pouvoir deviendra une nécessité!
20avr19 207C6
Vouloir l’absence de pouvoir semble irresponsable dans une société soumise depuis des temps et des temps aux directives, règlementations, décisions d’une minorité de puissants, quelle que soit la forme dans laquelle celle-ci s’inscrit (idéologique, politique, économique, religieuse, judiciaire …). Il y a là quelque chose qui bloque la pensée de l’homme ordinaire, car dans celle-ci il manque un élément important de réflexion, la présence de l’amour. Il est facile à comprendre que l’absence de pouvoir exige la présence de l’amour, sinon c’est la pagaille. Amour et pouvoir ne peuvent cohabiter. Il y a mésentente. L’un ne peut pas être avec l’autre.
1/ Sur le plan personnel, il y a déjà opposition entre le pouvoir qui est contrainte et l’amour qui est chaleur, bienveillance. Le pouvoir n’est pas que chez les autres. Le pouvoir, on peut le subir mais on peut aussi l’exercer. L’amour, c’est pareil ! Il y a celui que l’on reçoit et celui que l’on donne. Il ne faut pas oublier qu’on n’est pas dans de la philosophie, mais dans la vie (ces deux contrastes, domination et bonté, ne sont pas des concepts abstraits, ce sont des rapports concrets qu’on a avec les autres, les animaux, les hommes, les femmes, les enfants…..). C’est pour cela qu’il est important de choisir.
Sur le plan social, la domination douce (pub, tendances …) ou dure (lois, idéologies…) se pratique à tous les niveaux. Elle est tellement grande [?] que l’amour se réduit aux actions des petites associations caritatives, aux clubs de bienfaisance, en stagnant dans l’émotion sans aller en profondeur (l’exemple de recueil de fonds pour rebâtir Notre Dame de Paris est flagrant).
2/ Alors, trop éclaté, trop paumé, comme vous le dites, l’homme s’évade. S’évader des systèmes dans l’ego, dans l’individualisme n’est pas une libération, c’est rester dans une prison, celle du soi, dont les barreaux sont les peurs, les désirs, les émotions négatives, les pensées destructrices, les illusions, les préjugés, les idées arrêtées, reçues... Être libre ne peut que s’envisager par la conscience, dans la conscience, dans le changement [Rév d'Arès 30/11] puisque la prison, c’est soi-même. Quel changement ? La Révélation d’Arès et l’enseignement de son prophète sont très clairs : "Aimer, pardonner, faire la paix, avoir une intelligence spirituelle libre des préjugés, des peurs, des pouvoirs." Pourquoi ? Parce que c’est la solution pour que cesse le mal, pour que cesse le mal qu’on se fait inconsciemment à soi-même en se croyant ceci ou cela, et celui qu’on fait aux autres. Pour revenir à sa vraie nature, (l’homme est Image et Ressemblance du Créateur) sans une recherche spirituelle de fond, il y a méconnaissance de soi. "Connais-toi toi-même," disait Socrate. Dit autrement : "Nous sommes plus que ce que nous croyons être." Il faut en être convaincu ou faut être tellement prisonnier et tellement mal dans son mental pour vouloir en sortir. C’est un cheminement qu’on ne fait pas seul, ce sont des obstacles à franchir, des étapes à passer, avec ici ou là des "grâces" qui nous sont accordées. Il est impossible qu’on ne soit pas aidé d’en Haut.
3/ Mais d’abord il faut le décider, décider de s’espionner, de changer, le vouloir avec force et agir avec constance pour être pénitent. Je pense que la pratique de la pénitence produit à la fois une augmentation de la connaissance de soi et une augmentation de l’amour dans la société, donc une augmentation du Bien. Peu à peu, on parvient à se voir autrement, à se voir plus que "de l’humain avec son intellect, sa psyché", tout en donnant toujours plus d’amour, en allant toujours plus au-delà des apparences, des formes physiques, des formes mentales (idées), au-delà des préjugés.
4/ Dans et par la pénitence, il y a évolution spirituelle, il y a de la rencontre avec du plus grand que soi en soi. Quand on enlève de soi-même des couches et des couches, on découvre qu’il y a en dessous Quelque chose de vivant, de vibrant qui est là, présent mais insaisissable et progressivement la confiance, la foi en cette Présence s’installe naturellement parce que l’humain qui fait ce travail de pénitence a mûri.
5/ La régularité de la pénitence fait passer à une relation autre avec soi et avec autrui. On voit l’humain autrement que mauvais (que ce soit l’autre ou soi), autrement que punissable, on le voit comme guérissable. On ne considère plus Dieu, la Parole comme autoritaire, oppressante (c’est souvent l’impression première que l’on ressent quand on commence à lire La Révélation d’Arès), mais comme libératrice. Un besoin s’installe alors de se situer intérieurement au-delà de son cadre mortel, culturel, idéologique.
6/ L’impératif, c’est de prendre conscience que la Parole libère en profondeur, libère l’homme de sa propre petitesse, pour qu’il puisse accomplir le Bien. Sans cette conscience, l’humanité laisse la place aux pouvoirs. Ceux-ci, pour se maintenir, ont toujours répandu de l’inconscience dans les esprits, ont toujours créé du chaos (chacun peut voir son chaos personnel et celui du monde dans lequel il est bien obligé de vivre). L’inconscience produit du pouvoir qui lui-même produit de l’inconscience. Quel cercle vicieux !
Il n’est pas à espérer que ça change, il n’est que de s’engager pour se débarrasser de tout ça, que d’orienter sa vie vers le plus fondamental, le plus profond de nos besoins qui est l’amour, pour vivre dans le Bien et Le faire prospérer ?
Charlie F. du Nord
Réponse :
Vous êtes bien le preuve qu'il y a mieux que les idéologues pour dire pourquoi vivre sans pouvoir au-dessus de soi sera tôt ou tard une nécessité, si l'homme veut survivre à la contrainte abêtissante des puissants et de leurs lois, car "l'inconscience" générale qui en résulte, que vous évoquez ici, le conduira immanqueblement au péché des péchés (Rév d'Arès 38/2). C'est le grand intérêt de ce commentaire, dont je vous remercie, mon frère Charlie, en vous disant encore la joie que j'ai eue de vous rendre visite à Lille, à vous tous missionnaires du Nord. Merci pour ce commentaire, Charlie. Il faut le lire avec attention, mais je pense que beaucoup d'entre nous le feront.
Tout agissement, petit ou grand, visant à enrégimenter l'humain — nous vivons enrégimentés de belle manière — menace l'équilibre psychique et le bonheur de l'homme, raison pour laquelle les lois et la justice n'ont jamais pu et ne peuvent toujours pas empêcher la délinquance, la criminalité, l'antisocialité, le dévoiement, l'infraction, la transgression, etc. L'homme n'est pas bâti pour se conformer à la loi sauf s'il y trouve un avantage — raison pour laquelle les classes de société les mieux loties sont les plus obéissantes aux lois.
Sans loi ni contraintes autres que celles de la raison, dont l'amour est un des gros étais ou accotoirs, l'homme continue à vivre et même à vivre mieux. Qu'on n'en doute pas !
Cette volonté politique, qui va empirant, de limiter la liberté repose sur une total incompréhension ou sur un vicieux refus de la nature humaine, qui d'elle-même sait ce qu'il lui faut. N'est-ce pas évident dans les manifestations des Gilets Jaunes ? J'ai encore dans la tête, et j'en peine encore, les vociférations indignées des media télévisés contre les Gilets Jaunes qui taguaient l'Arc de Triomphe, comme s'il s'agissait d'un blasphéme... Mais qu'est-ce qui était plus important ? Ce gros tas de pierre ou les humains qui montraient avec raison leur indifférence à cette chose monumentale ? J'ai été tout aussi choqué, le soir du 15 avril dernier quand Notre Dame brûlait, que la télévision fasse entendre uniquement les badauds catastrophés et larmoyants, mais aucun des badauds, sur lequels elle était forcément tombé, qui disait par exemple : "On s'en fout", ou "Bof ! C'est triste mais ce n'est jamais qu'un grosse et vieille maison en flamme !" ou : "L'important est qu'il n'y ait pas de victime." Plus l'homme, parce qu'il est un artiste, au moins l'artiste de lui-même, donc créateur de lui-même, est libre, plus il est proche de l'image et ressemblance du Créateur, plus il apporte de profit à l'humanité en général et plus il méconnaît l'accessoire, serait-il patrimonial. Il n'est pas désagréable de vivre au milieu d'accessoires patrimoniaux, je n'ai rien contre eux, mais on s'en passera volontiers si l'homme trouve l'amour et le bonheur.
Cette connaissance fondamentale est vieille comme le monde. Cela ne signifie pas qu'il ne faille pas éduquer les enfants, mais que cette éducation doive être très différente, fondée sur l'amour, le pardon, la paix, l'intelligence spirituelle libre bien avant la connaissance mathématique, technique, civique, culturelle, etc.
Il faut défendre à la fois la liberté et l'utilité nécessaires de cette liberté. Je ne suis sûrement pas le premier à le dire, quoique j'aie peu de connaissance de la littérature anarchique. Il est clair que Jésus fut un des plus évidents défenseurs de l'anarkia qui aient foulé le sol de la Terre, mais on peut en dire de même de Zoroastre(Sarsouchtratame, Rév d'Arès xviii/3), de Bouddha, etc. L'homme a une aspiration éternelle à intégrer à sa vie les fertilité et générosité spirituelles. C'est d'une importance capitale pour comprendre la nécessité de l'amour, du pardon, de la paix, de l'absence de préjugés, qui sont tant le moteur que le résultat évidents qu'est l'anarkia.
Michel Potay